I existe des limites de notre capacité à fournir des explications mécanistes des phénomènes naturels. :
«Si nous nous sommes pas capables d'acquérir une connaissance philosophique des corps qui sont autour de nous, et qui font partie de nous-mêmes, puisque nous ne saurions avoir une certitude universelle de leurs secondes qualités, de leurs puissances, et de leurs opérations. Nos sens aperçoivent chaque jour différents effets, dont nous avons jusque-là une connaissance sensitive: mais pour les causes, la manière et la certitude de leur production.»
La connaissance a une origine morale ; elle est une évaluation du monde selon des valeurs humaines, selon ce que l'homme désire trouver dans le monde.
Le sentiment, le plaisir que cause une croyance serait la preuve de sa vérité. L'idéalisme se confond ainsi avec le désirable : l'homme veut que le monde ou une partie du monde satisfasse ses désirs. L'interprétation réduit de cette manière tout idéalisme, toute métaphysique et toute morale à une forme d'eudémonisme. Par là, il leur dénie le droit de dire ce qui est vrai.
En effet, tout ce qui est prouvé dans ce cas, c'est la force du sentiment, la force du désir en contradiction avec la réalité. Mais une vérité peut être ennuyeuse, désespérante, ne pas se conformer avec nos souhaits moraux ; il faut envisager sérieusement l'idée que la vérité peut être horrible, inhumaine, que l'on peut périr de la vérité. De cette manière on supprime tout lien nécessaire entre Vérité et Bien, lien qui existe dans la métaphysique .
De ce fait, l'idéalisme, c'est-à-dire le déni de la réalité que nous avons sous nos yeux au profit d'une réalité différente et plus agréable, cet idéalisme, poussé à ses extrêmes, est comparable aux sentiments morbides que ressent un malade qui ne supporte pas le contact physique. L'idéaliste, le chrétien, le démocrate, le socialiste, l'anarchiste, la féministe, etc., sont tous plus ou moins dans une situation fausse relativement à la réalité : ils adoptent un comportement infantile de refus qui découle inévitablement de leurs faiblesses.
Les convictions morales (telles que l'égalité entre les hommes) qui supposent des catégories métaphysiques comme l'idée qu'il y aurait une essence une et universelle de l'homme (qui supposent donc un autre monde, le monde vrai, réel, de la morale), ne se distinguent alors pas d'une sorte de mensonge irrépressible déterminé par un profond malaise physiologique et psychologique face à notre existence foncièrement immorale, face au caractère tragique de la vie.
À l'opposé de l'eudémonisme de la vérité, la capacité de regarder froidement la réalité, sans y projeter ses désirs et ses insatisfactions, est une vertu philosophique nommée probité.
Nos connaissances sont modelées par des cadres mentaux qui préexistent à toute expérience. Ainsi, la perception du temps (linéaire), de l’espace (à trois dimensions), ou de la causalité (chaque chose à une cause qui la précède) ne reflètent peut-être pas la nature profonde du monde, mais expriment plutôt la structure de notre esprit.
La raison seule est inapte à comprendre le monde tel qu’il est
La vérité ultime sera à jamais inaccessible à la pensée
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