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Bienvenue citoyen du monde

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Le monde s'est donné à un systeme unique,a refusé les utopies, les religions .En procedant ainsi il a accordé aux minorités ethniques le droit de la riposte et la ségrégation par sa propre democratie.Pour remédier à cela il a instoré des institutions soit disant de sécurité et devenu fanatique des armes pour departager les adversaires des guerres . Selon ma conviction certes la technologie nous a fait évoluer sans mûrir dans nos esprits.




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31/01/2019

athée ou pas


        l'existentialisme athée déclare qu’il y a un être humain qui ne peut être défini avant son existence.
      Puisqu’il n’y a pas de Dieu pour le concevoir, pour lui donner une âme prédéterminée, puisqu'à l'aube de son existence, l’être humain n’est rien, son avenir lui appartient radicalement, ce qu’il est, ce qu'il sera lui appartient. L’être humain détermine lui-même son essence, « l’homme n’est rien d'autre que ce qu’il se fait », le résultat de son projet d’être. Il n’est pas ce qu'il a voulu être, car vouloir semble sous-entendre une volonté consciente, mais il est le résultat de ses choix, il est donc responsable de ce qu’il est. En cela la théorie existentialiste s’oppose à la théorie déterministe qui fait précéder l'essence à l'existence. Selon Platon il existerait dans « un monde intelligible » une forme ou essence éternelle de chaque chose que le Créateur contemplerait pour façonner la chose en question
Pour Sartre, les choses existent d'abord et c’est seulement ensuite, si elles ont la capacité de penser, qu’elles produisent des concepts tels que le sont les concepts de « monde », d’« être humain », de « chose » ou encore d’« animal ». C’est une fois inventés, que ces concepts deviennent une essence. Ainsi, on voit bien de quoi on parle quand on parle d’un « homme » mais cela ne signifie pas que l’homme existe en tant qu’un absolu ou en tant qu’une substance. Tout existe avant d’« être », l’existence est la condition préalable à l’essence, ainsi "l’existence précède l’essence".
  
             On définit bien les choses par notre esprit . L'homme façonne lui-même ce qu'il croit être juste ou vrai, et, de ce point de vue, il est seul responsable devant lui-même, de la civilisation comme de ses actes. Puisqu’il n'existe pas d'essence objective, alors il n'existe aussi ni morale ni même de vérité absolue. Il est donc inutile et néfaste de se cacher derrière un quelconque déterminisme : que ce soit religieux et reconnaisse une existence déterminée par Dieu- existence où l'on devrait attendre la vraie vie dans un autre monde sans pouvoir agir sur le destin qui déterminerait la vie actuelle, ou qu’il soit seulement psychologique, voire fataliste, et que ce déterminisme déclare que « les hommes sont comme ils sont et qu'on n'y peut rien changer » - il n’en reste pas moins que l'homme est le seul vrai maître de ses pensées et de ses croyances : « Chaque personne est un choix absolu de soi » : « il n’y a pas de déterminisme, l’homme est libre, l’homme est liberté » (L'existentialisme est un humanisme).

             L’être humain, par ses choix, définit lui-même le sens de sa vie (l’existence précède l’essence). Aussi, l’essence de l’être humain menant à celle de l’humanité, l’être humain définit en outre par ses choix le sens de la vie en général, c’est-à-dire qu’il engage aussi toute l’humanité dans la voie qu’il choisit.



              l’angoisse ne désigne pas un simple sentiment subjectif et ne se confond pas non plus avec l’anxiété ou la peur. L’angoisse est toujours angoisse du néant et aussi angoisse devant sa propre liberté. Elle désigne l’expérience radicale de l’existence humaine. L’angoisse naît de la liberté. C’est la découverte d’une liberté qui, tout en n’étant rien, est investie d’un pouvoir infini.
      L’angoisse est l’essence même de l’être humain car c’est la disposition fondamentale de l’existence et elle en révèle le fond. L’angoisse est à la fois angoisse devant la liberté et devant le néant de la mort. L’angoisse n’est pas la peur. On a peur que de ce qui nous est extérieur : le monde et les autres. Mais, on s’angoisse devant soi-même. C’est ce que révèle l’expérience du vertige : je suis au bord d’un précipice, d’abord vient la peur de glisser et donc la peur de la mort, mais tant qu’elle en reste à cela mon angoisse n’est encore qu’une anxiété et je suis encore passif. Je fais alors attention et mes possibilités d’échapper au danger, comme celle de reculer, annihilent ma peur de tomber. Mais alors, je m’angoisse car ces réactions sur lesquelles mon attention se fixe ne sont encore que de « libres » possibilités. Rien ne me contraint à sauver ma vie en faisant attention, le suicide est aussi une de mes conduites possibles. Mais là encore ce n’est seulement qu’une possibilité, d’où une contre-angoisse et je m’éloigne du précipice. J’ai peur de ce que je peux faire, du pouvoir immense que me confère ma liberté : c’est de là que naît l’authentique angoisse.

La mauvaise foi est d'abord une fuite devant la liberté. Si notre conscience est d'abord un fait , c'est un fait qui est certifié avant que son essence ne le soit (l'existence précède l'essence). La conscience n'a pas de fondement déterminé dans le monde. Elle devra constamment justifier cette place sans fondement  qu'elle occupe dans le monde. Mais toute justification ne peut qu'être arbitraire : une conscience ne pourra jamais justifier sa situation dans le monde qu'en étant de mauvaise foi.  Faire de la conscience un « en-soi », tel est le projet intentionnel de la mauvaise foi, et cette mauvaise foi est une conséquence nécessaire de notre contingence. 


L’homme est contraint de vivre avec les autres pour se connaître et exister mais il pense également que la vie avec les autres prive chacun de ses libertés. L’homme désespéré par sa propre banalité a construit ses propres illusions pour croire pouvoir néantiser les autres afin d’être au-dessus d’eux et ainsi s’échapper de la société. Les hommes tentent de donner un sens à leur existence en étant « plus qu’un homme dans un monde d’hommes » C'est le regard qui dévoile l'existence d'autrui. Le regard ne se limite pas aux yeux car derrière le regard il y a un sujet qui juge. Dans un premier temps, c'est moi qui regarde autrui, de telle sorte qu'il m'apparaît comme objet. Dans un second temps, c'est autrui qui me regarde, de telle sorte que j'apparaisse à autrui comme objet. Le distinguer des choses, c’est établir une nouvelle relation entre lui et les choses, c’est plus simplement se nier en tant que centre du monde. 
Être vu, c’est aussi être jugé. Si autrui me regarde, je suis immédiatement modifié, altéré par son regard : je suis regardé, concerné au plus vif de mon être. Être regardé, c’est agir par rapport à l’autre, c’est être figé dans un état qui ne me laisse plus libre d'agir. L'Autre nous fait être. Le problème est que l'autre nous fait être à sa convenance, il peut donc aussi nous déformer à volonté. Ainsi se constitue la dialectique du regard qui commande toutes les relations concrètes avec autrui. C'est le rapport en-soi, pour-soi qui domine. Si l'objet est en-soi : il ne pense pas le monde extérieur et ne se pense pas lui-même, il est enfermé en lui-même. L'homme est à la fois en-soi et pour-soi : car lui réfléchit, se voit et voit le monde et, par voie de conséquence, il juge le monde et se juge lui-même. Si l'homme vivait seul, ce serait sans problème car le monde n'existerait que pour lui. Mais il y a les autres et nous devons bien tenir compte de leurs pensées. Le regard que je jette sur le monde est contredit par celui que les autres jettent dessus. Entre ma pensée et celle des autres s'établit un conflit : nos visions du monde faisant exister le monde différemment, la liberté de l'autre tend à supprimer la mienne en détournant les choses de la signification que je leur donne, en leur en accordant une autre.
Ainsi, en me regardant, l'autre me juge, me pense, il fait de moi l'objet de sa pensée. Je dépends de lui. Sa liberté me réduit à l'état d'objet, d'en-soi. « Je suis en danger. Et ce danger est la structure permanente de mon être pour autrui ». En un certain sens, je pourrais jouir de cet esclavage sous le regard d'autrui car je perds ma position de sujet libre, je suis devenu objet, privé de liberté et par conséquent aussi de responsabilités. Mais ce n'est là qu'une illusion car je ne peux échapper à ma position de sujet. Ma réduction à l'état d'objet ne le permet pas. Pire, elle sollicite même cette position de sujet et ceci car, pendant que l'autre me juge et fait de moi son objet, je le juge aussi, c’est-à-dire que je fais de lui mon objet, je suis donc aussi son sujet. En me pensant, l'autre établit un jugement sur moi, jugement dont je vais tenir compte désormais pour me connaître. Autrement dit, l'autre m'oblige à me voir à travers sa pensée comme je l'oblige réciproquement à se voir à travers la mienne. Je dépends de l'autre qui dépend de moi. C’est une déformation constante d’autrui selon la volonté de chacun. Plus une conscience se sent coupable, plus elle aura tendance à charger autrui pour se défendre de son jugement. 
 l’indifférence est elle aussi une illusion.  La violence est l'aveu de l’incapacité à  faire vraiment disparaître le autrui comme sujet .
Ainsi l’illusion est générale. Ni l'amour, ni la haine, ni l'indifférence, ne peuvent faire sortir les hommes de l'enfer dans lequel ils sont tous plongés puisqu'il y a les autres, puisqu’il faut tenir compte de leur présence et de leurs jugements.
Le désir sexuel resterait le seul moyen de vivre en parfaite communion avec l’autre. Mais c’est là encore une manifestation de la mauvaise foi et un outil du narcissisme, or, il est lui aussi voué à l’échec. Le désir, c’est la chute dans la complicité avec le corps, c’est le dévoilement de son existence. On se laisse envahir par le corps, on cesse de le fuir. Il envahit la conscience qui glisse vers un état assez semblable au sommeil. Désormais passive, il la submerge, l’envahit, la rend opaque à elle-même et compromet ainsi l’individu. En effet, cela flatte d’être désiré, d’attirer sexuellement, mais on est alors par le désir même de l'autre aussitôt réduit de l’état d'une personne à l’état de corps et alors, pour se défendre, on fait du respect une essence exigible du partenaire, qui, par mauvaise foi devient envers nous obligatoirement respectueux . Le désir est désir de l’autre, désir de devenir son objet, femme ou homme-objet, le désir requiert donc automatiquement l’autre même si ce dernier est absent. Nous voulons l'autre comme sujet mais nous n'avons que son corps, sa conscience est insaisissable, et c’est pourquoi il est certes possible de saisir les yeux du corps mais non le regard du partenaire. Nous pouvons alors choisir librement de nous faire submerger par la chair, de vouloir le corps de l'autre mais alors, le corps de l'autre n'est plus un Autre, c'est un corps, qui seul, n’est plus là pour rien. Ainsi contrairement à la faim ou à la soif qui sont des besoins qui disparaissent en même temps qu’ils sont accomplis, le désir sexuel est toujours décevant et l’Homme reste sur sa faim, toujours à la quête de l’assouvissement d’un besoin contradictoire, qu’il est impossible d’assouvir pleinement.

La mort est le revers de la liberté. Pire, elle est le triomphe d'autrui ! Une fois mort, on n'existe plus que par l'autre tant qu'il pense encore à nous et, par là même occasion, il fait de nous un objet. Mort, je ne suis plus qu'un en-soi livré à l'autre. Le pire, c’est qu’autrui lui-même n'a également qu'une existence vouée à la disparition. Mourir, c'est donc n'exister plus qu'à peine en un autre qui, en disparaissant, fera disparaître l'ombre d'existence qui nous restait encore. La mort est le néant. L'angoisse ne lui appartient même pas car c'est être libre qui est bien plus angoissant. La mort supprime tout, comme un cataclysme imbécile. Elle est extérieure et contingente et elle rend la vie absurde : « Tout existant naît sans raison, se prolonge par faiblesse et meurt par rencontre ».

29/01/2019

Christianisme

 Ce n'est que le christianisme, avec son fond de ressentiment contre la vie, qui a fait de la sexualité quelque chose d'impur : il jette de la boue sur le commencement, sur la condition première de notre vie


Philosophes chrétiens

Pour la période médiévale, voir aussi : Liste de philosophes scolastiques

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Auteurs[modifier | modifier le code]

  • La Philosophie protestante au xixe siècle, 1947.
  • Le Problème de la philosophie catholique, Bond&Guy, 1932.
  • La Philosophie et l'esprit chrétien, PUF, 1950.
  • La Passion du Christ et les philosophies, 1954.
P. Delhaye
  • La Philosophie chrétienne au Moyen Âge, Paris, 1959.
  • Critique et religion, 1957.
  • Philosophie de la religion, 2 vol., 1957.
  • L'Essence du christianisme
E.L. Fortin
  • Christianisme et culture philosophique au ve siècle, Paris, 1959.
  • Christianisme et philosophie, Vrin, 1936
  • Introduction à la philosophie chrétienne
  • Le Thomisme. Introduction à la philosophie de saint Thomas d'Aquin.
  • L'Esprit du christianisme et son destin.
  • L'École du christianisme
  • Discours chrétiens
  • Essais de philosophie chrétienne, 1903.
  • Le réalisme chrétien et l'idéalisme grec, Lethielleux, 1904.
  • Positivisme et catholicisme, Blod&Guy, 1911.
  • Chemins de l'Inde et philosophie chrétienne, 1956.
  • Dogme et critique, 1907.
  • De la connaissance de Dieu, Seuil, 1945-1948
  • Recherches dans la foi, trois études sur Origène, saint Anselme et la philosophie chrétienne, Paris, Beauchesne, 1979.
  • Méditations chrétiennes
  • Conversations chrétiennes
  • Entretien d'un philosophe chrétien et d'un philosophe chinois
  • Existentialisme chrétien (en collaboration), Plon, 1947.
  • De la philosophie chrétienne, 1933.
  • Pensées
  • Somme contre les Gentils
  • La Métaphysique du christianisme et la naissance de la philosophie chrétienne, Paris, Seuil, 1962.

Vision

On propose de distinguer deux types de forces, les forces « réactives » et les forces « actives ». Pour lui les forces « réactives » sont la négation du monde sensible et sont représentées par la philosophie classique et la science. Elles opposent le monde intelligible au monde sensible qui en sort dévalorisé. Les forces « actives » ou l'affirmation du sensible s'expriment dans l'art. Les forces « actives » peuvent se déployer dans la vie sans opposer un monde à un autre. Le philosophe est celui qui pose des valeurs sans discuter, celui qui invente des mondes nouveaux sans avoir besoin de se justifier

Instincts

Une action bonne n'est qu'une action mauvaise spiritualisée, une action mauvaise n'est qu'une action bonne restée à l'état de la grossièreté et de la bêtise de l'instinct. La spiritualisation consiste donc à ne pas lutter contre les passions, comme le fait la morale , mais à leur fixer un point d'application différent.

Langage

Le langage a donc une place importante dans le développement des facultés cognitives humaines. Le langage est une convention naturelle qui découle des affects. Le langage est un système de signes qui transpose dans un autre domaine les impulsions nerveuses. C'est en cet autre sens que le langage est métaphorique.
Mais l'usage qui est fait du langage occulte ce rapport métaphorique au monde, et les images qu’il véhicule s'objectivent en concepts. On suggère que l'on doit pouvoir retrouver l'expérience originelle du langage.
« Dans le chant l’homme naturel réadapte ses symboles à la plénitude du son, tout en ne maintenant que le symbole des phénomènes : la volonté ; l’essence est à nouveau présentée de façon plus pleine et plus sensible. »

Métaphysique

« Comment une chose pourrait-elle naître de son contraire ? Par exemple, la vérité de l'erreur ? Ou bien la volonté du vrai de la volonté de l'erreur ? L'acte désintéressé de l'acte égoïste ? Comment la contemplation pure et rayonnante du sage naîtrait-elle de la convoitise ? De telles origines sont impossibles . Les choses de la plus haute valeur doivent avoir une autre origine, une origine qui leur est particulière, - elles ne sauraient être issues de ce monde passager, trompeur, illusoire, de ce labyrinthe d'erreurs et de désirs ! C'est, tout au contraire, dans le sein de l'être, dans l'immuable, dans la divinité occulte, dans la « chose en soi », que doit se trouver leur raison d'être, et nulle part ailleurs ! »


 les opposés ont une valeur fondamentale : être/devenir ; temps/éternité ; vrai/faux ; un/multiple ;

Ces opposés ont un statut ontologique radicalement différent et ne peuvent être expliqués les uns par les autres. Ces oppositions suscitent de graves difficultés logiques et morales .

 L'opposition métaphysique fondamentale serait alors que ce qui est ne devient pas, ce qui devient n’est pas.
Pourquoi ce qui est de l’ordre du devenir doit-il être rejeté ? Il faut répondre que le devenir nous trompe car nous ne pouvons jamais l'appréhender.
Mais, si nous n'avons rigoureusement aucun accès cognitif à un monde métaphysique, il nous faut expliquer pourquoi on en vient à penser que le désir nous trompe. Sans l'existence de l'être, le monde du devenir ne pourrait avoir toute notre confiance. Les hommes croient toujours à des entités dont pratiquement personne n'a jamais eu l'expérience. Les croyances religieuses et les certitudes métaphysiques doivent donc faire l'objet d'un examen particulier.

Dès lors que la métaphysique est réfutée, apparaît l'idée que nous puissions faire une histoire de la connaissance, ce qui nous conduit à considérer les catégories de nos facultés cognitives comme les résultats d'habitudes grammaticales devenues instinctives. Mais le langage a une origine lointaine et véhicule des préjugés rudimentaires :
« Le langage, de par son origine, remonte au temps de la forme la plus rudimentaire de psychologie : prendre conscience des conditions premières d'une métaphysique du langage, ou, plus clairement, de la raison, c'est pénétrer dans une mentalité grossièrement fétichiste. »
Cette métaphysique du langage exprime essentiellement la croyance en la causalité de la volonté, croyance dont découlent des principes de la raison : l'identité ; le moi, la substance ; l'idée de cause, la causalité ; la finalité.
Cette métaphysique du langage entraîne à l'erreur de l'Être :
« Je crains que nous ne puissions nous débarrasser de Dieu, parce que nous croyons encore à la grammaire… »

Il faut enfin découvrir l'origine de la possibilité de toute métaphysique, au-delà ou en deçà des interprétations que l'on peut en faire : le point de départ de toutes les erreurs de la métaphysiqueest une croyance :
« À l'origine de tout, l'erreur fatale a été de croire que la volonté est quelque chose qui agit - que la volonté est une faculté »
Cette croyance implique deux choses :
  • il y a des actions ; ces actions supposent un acteur ;
  • nous croyons trouver en nous un modèle de cette cause (l'agent, le sujet, le moi).
Dès lors, nous projetons les catégories de l'action dans le monde des phénomènes, et croyons que tout événement suppose une substance qui ne se peut réduire aux qualités phénoménales. C'est là l'idée d'une chose en soi.
Cette erreur n'est donc pas seulement induite par le langage, comme les autres erreurs, mais elle a un caractère originellement psychologique dont il faut expliquer pourquoi elle a eu un si grand succès.
Ce succès s'explique si l'on considère que cette erreur dans la connaissance de soi comme cause a été interprétée comme libre arbitre. Ia liberté a été inventée pour rendre les hommes responsables de leurs actes.
L'ensemble des erreurs de la métaphysique a ainsi une origine théologique et morale : l'homme est la cause de ses actes ; son moi est sa substance, son être, d'après lequel il va interpréter le monde des phénomènes en y projetant cette causalité psychologique qui sépare ce qui agit (un sujet, un substrat de ce qui devient) de ses effets. Cette croyance entraîne l'invention de l'unité, de l'identité, de la causalité, etc. toutes ces catégories qui prendront une forme systématique dans la métaphysique. 

28/01/2019

Nihilisme

  • la crise nihiliste peut-elle être précipitée ?
  • quel type de valeurs permettrait-il de surmonter cette crise ?


Le rapport de l'homme au monde, tant en ce qui concerne la volonté (désirs, aspirations, espoirs) que l'entendement et la raison (métaphysique, connaissance) fut jusqu'ici essentiellement le résultat de jugements moraux nés du ressentiment d'impuissants qui disent « non » à la réalité et la vie, tout en se parant des plus hautes vertus de la morale.

Que peuvent alors signifier de tels jugements ? Dans la mesure où ils se construisent en opposition à l'apparence, ils ne peuvent signifier que le néant : Dieu, l'être, le bien et tout pensée de l'en soi, de l'absolu, sont les symptômes d'une même volonté de vaincre le devenir, associés au néant, d'une volonté d'en finir qui, paradoxalement en apparence, se mettent à créer des valeurs. Ces valeurs, cependant, expriment la grande lassitude, l'épuisement de l'homme face au monde. Cela s'exprime de diverses manières dans le monde moderne : la guerre, l'ennui, le désœuvrement, la recherche d'excitations morbides ou de plus en plus violentes (alcoolérotisme), la recherche d'activités abrutissantes (travail), la vie au jour le jour et inconsistante de la vie publique intellectuelle (journalisme, opportunisme des universitaires rémunérés), les conflits psychiques (névrosehystérie), etc.
C'est pourquoi, le nihilisme est  l'événement majeur de l'Europe. Mais ce nihilisme exprimerait alors un tournant historique dans la hiérarchie des valeurs reçues jusqu'ici. Cet éclatement du nihilisme pourrait être résumé par la formule célèbre : « Dieu est mort. », car si Dieu est mort, la morale n'a plus de fondement, bien que l'ombre du dieu mort (son influence axiologique) agisse encore fortement sur des hommes même athées :
La critique de la métaphysique, en réfutant l'idée de la pensée d'un en soi, d'un être absolu, contribue à précipiter la crise nihiliste, en l'amenant à son point extrême où l'on ne peut esquiver de penser le problème hiérarchique des valeurs qui, privées de leur fondement, entrent en contradiction avec le monde dans lequel nous vivons : nos valeurs sont devenues insoutenables, et sources de contradictions psychiques.

Le nihilisme signifie alors que les anciennes valeurs sont dépréciées. Ainsi, la critique de la métaphysique révèle-t-elle le nihilisme des valeurs humaines. Mais on distingue plusieurs types de nihilisme, selon la force ou la faiblesse qui l'inspire.

«  Que signifie le nihilisme ? Que les valeurs supérieures se déprécient. Il peut être un signe de force, la vigueur de l'esprit peut s'être accrue au point que les fins que celui-ci voulut atteindre jusqu'à présent (« convictions », « articles de foi ») paraissent impropres car une foi exprime généralement la nécessité de conditions d'existence, une soumission à l'autorité d'un ordre de choses qui fait prospérer et croître un être, lui fait acquérir de la force… ; d'autre part le signe d'une force insuffisante à s'ériger un but, une raison d'être, une foi. Il atteint le maximum de sa force relative comme force violente de destruction : comme nihilisme actif. Son opposé pourrait être le nihilisme fatigué qui n'attaque plus : sa forme la plus célèbre est le bouddhisme, qui est un nihilisme passif, avec des signes de faiblesse ; l'activité de l'esprit peut être fatiguée, épuisée, en sorte que les fins et les valeurs préconisées jusqu'à présent paraissent impropres et ne trouvent plus créance, en sorte que la synthèse des valeurs et des fins (sur quoi repose toute culture solide) se décompose et que les différentes valeurs se font la guerre : une désagrégation… ; alors tout ce qui soulage, guérit, tranquillise, engourdit, vient au premier plan, sous des travestissements divers, religieux ou moraux, politiques ou esthétiques, etc. Le nihilisme représente un état pathologique intermédiaire (- pathologique est l'énorme généralisation, la conclusion qui n'aboutit à aucun sens -) : soit que les forces productrices ne soient pas encore assez solides, - soit que la décadence hésite encore et qu'elle n'ait pas encore inventé ses moyens. »
Lorsque le nihilisme consiste à dévaluer le monde naturel au nom d'un monde suprasensible, on parle d'un nihilisme des faibles : le monde ne devrait pas exister pour le faible qui n'est pas capable de maîtriser les choses, de mettre un sens dans le monde. Le monde est pour lui une souffrance : il se sent supérieur à lui, et, partant, étranger au devenir. Ce nihilisme s'exprime par exemple dans le pessimisme, mais, essentiellement, il est d'origine morale, car les valeurs morales entrent en conflit avec le monde que nous vivons. C'est un nihilisme inconséquent, car il devrait logiquement aboutir à la suppression de soi : si la morale et le monde se contredisent, il faut en effet soit détruire la morale ancienne (mais pas toute morale soit se détruire soi-même :
« Voici venir la contradiction entre le monde que nous vénérons et le monde que nous vivons, que nous sommes. Il nous reste, soit à supprimer notre vénération, soit à nous supprimer nous-mêmes. Le second cas est le nihilisme. »
En sens contraire, le nihilisme des forts est une sorte de mue : des valeurs sont abandonnées et d'autres sont adoptées. La volonté du fort n'est pas abattue par l'absurde, mais invente de nouvelles valeurs à sa mesure. Ainsi, le dépassement du nihilisme, à travers la pensée de l'éternel retour, est-il nommé transvaluation des valeurs. Ce nihilisme conduit alors au surhomme, qui est celui qui approuve entièrement le monde du devenir, son caractère changeant et incertain : on peut dire que le surhomme est ce monde, il le vit.
De ce second sens, il est possible d'extraire encore un autre sens, réservé à l'élite des esprits libres : le nihilisme de la pensée, la négation absolue de l'être, négation qui devient la manière la plus divine de penser. Selon cette pensée, il n'y a pas du tout de vérité ; nos pensées sont alors nécessairement fausses.

La crise nihiliste appelle une réflexion sur les fondements des valeurs qui forment une culture. Cette reflexion embrasse d'une part une critique de la modernité, en tant qu'héritière des valeurs platonico-chrétiennes, et, d'autre part, une nouvelle donne grâce à la possibilité d'établir de nouvelles hiérarchies par le philosophe, en tant que médecin de la culture et législateur. Cette crise des valeurs pose le problème du pourquoi de l'existence humaine (« À quoi bon ? »). L'humanité peut-elle se donner à elle-même des buts ? Le philosophe a pour responsabilité de créer une échelle de valeurs permettant de substituer à la volonté de néant une volonté de vie, d'avenir, de dépassement.

25/01/2019

Besoins naturelles

 « L'homme a besoin de religion parce qu'il a besoin d'aimer quelque chose qui le dépasse. Les sociétés ont besoin de religion parce qu'elles ont besoin d'un pouvoir spirituel, qui consacre et modère le pouvoir temporel et rappelle aux hommes que la hiérarchie des capacités n'est rien à côté de la hiérarchie des mérites. »

Lois

  Loi :« chaque science, chaque société et chaque individu passe par trois phases successives : l'âge théologique, l'âge métaphysique et l'âge positif »

« Tous les phénomènes observables peuvent être disposés de telle manière que l'étude de chaque catégorie soit fondée sur la connaissance des lois principales de la catégorie précédente, et devienne le fondement de l’étude de la suivante. Cet ordre est déterminé par le degré de simplicité ou, ce qui revient au même, de généralité des phénomènes, d’où résulte leur dépendance successive et par suite la facilité plus ou moins grande de leur étude. »

le rôle de la justice est alors de contenir les débordements violents du ressentiment et de la vengeance, et d'imprimer en l'homme, si besoin par la force, un point de vue juridique qui le sépare de ses réactions immédiates (préjudices contre préjudices, violence contre violence) et l'amène à se concevoir comme un être responsable devant la loi.

Critique des religions

« Un grand défi qui se présente à nous : Il n'est pas possible de s'arrêter à la seule expérience ; même quand celle-ci exprime et rend manifeste l'intériorité de l'homme et sa spiritualité, il faut que la réflexion spéculative atteigne la substance spirituelle et le fondement sur lesquels elle repose. Une pensée philosophique qui refuserait toute ouverture métaphysique serait donc radicalement inadéquate pour remplir une fonction de médiation dans l'intelligence de la Révélation »

La religion n’est qu’une illusion pour quitter son état d’infantilisme, et rapproche ce phénomène de l’enfant qui doit résoudre son complexe d’Œdipe : « ces idées [religieuses], sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens de l’humanité ; le secret de leur force est la force de ces désirs. L’impression terrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d’être protégé ». Le cérémonial liturgique « actes obsédants névrotique ou répression, le renoncement à certaines pulsions instinctives semble aussi être à la base de la formation de la religion »


La Renaissance

Une mutation profonde s’opère à partir de la Renaissance.
D’une part, l’humanisme critique la méthode scolastique qui est l’armature intellectuelle de la philosophie chrétienne médiévale et remet l’homme au centre du monde. Du théocentrismemédiéval on passe progressivement à l’anthropocentrisme des temps modernes. La critique humaniste du dogmatisme médiéval, le refus des arguments d’autorité (AristoteAugustin), l’attitude critique vis-à-vis de la tradition et le libre examen de la religion, tout cela ébranle les vieilles certitudes. Le latin, qui était la langue du christianisme, est remplacé par l’usage écrit des langues vernaculaires.
Du côté de la Réforme protestante, quelque chose de profond s’accomplit aussi qui contribue à la séparation de la philosophie et de la théologie. Le retour aux Écritures, la défiance à l’égard de la philosophie conduit Calvin à élaborer un type de théologie autonome, s’appuyant uniquement sur les Écritures au détriment des auteurs païens et des pères de l’Église, dont l’autorité est diminuée.
Pour lutter contre le protestantisme, la Contre-Réforme catholique remet à l’honneur le thomismecomme philosophie catholique par excellence et la Somme Théologique remplace désormais les Sentences de Pierre Lombard dans le cycle des études universitaires. Des auteurs comme Vittoriaet Francisco Suarez (voir école de Salamanque) font briller la philosophie chrétienne en adaptant le thomisme aux questions d’actualité (la colonisation de l’Amérique est-elle juste ? les Amérindiens ont-ils une âme, sont-ils destinés à être des esclaves, doivent-ils être évangélisés ?) Mais le mouvement ne peut résister à la percée de la pensée moderne, car en rejetant la science de Galilée, les philosophes de la Contre-Réforme s’accrochent à une cosmologie dépassée. Benoît XIV ne fera publier les écrits sur l’héliocentrisme de Galilée qu’en 1741 et en 1758. Dorénavant, la séparation entre la foi et la raison ne fera que s’approfondir (voir Relation entre science et religion).

L'âge classique

Descartes, dit-on, est le père de la philosophie moderne. Pourtant, Descartes se présente lui-même comme un philosophe chrétien. S’il ne prend aucunement appui sur les Écritures et les Pères de l’Église et s’il y a dans son œuvre une stricte autonomie de la philosophie, si les questions purement théologiques sont soigneusement laissées de côté, il n’en demeure pas moins que des points essentiels du cartésianisme (preuve ontologique de l’existence de Dieu, dualismede l’âme et du corps, immortalité de l’âme) sont en accord avec les dogmes chrétiens. Pourtant, l’esprit moderne de Descartes, qui sera critiqué par les philosophes chrétiens ultérieurs (voir Lucien Laberthonnière), se révèle dans sa physique mécaniste qui semble exclure toute idée de Providence divine et dans une conception générale qui tente de réduire l’action de Dieu dans le monde au pur acte de création, après quoi, critiquera Pascal, il laisse le monde livré à lui-même. Cette réduction maximale de la part d’intervention divine dans le monde est lourde de conséquences et caractérise un tropisme profond du rationalisme moderne.
Pourtant, l’âge classique ne connaît pas le déclin de la philosophie chrétienne. Au contraire, Malebranche s’empare du cartésianisme et tente une synthèse grandiose avec l’augustinisme. Comme on l’a souvent dit, le xviie siècle est l’âge d’or de l’augustinisme. Ainsi, Augustin est l’autorité suprême de Pascal. À travers son œuvre, la philosophie chrétienne se confronte directement avec les exigences de la science moderne. L’ordre de la grâce s’oppose à l’ordre des raisons sans les supprimer et l’esprit de finesse transcende l’esprit géométrique.
Deux camps s’opposent alors :
  • Les jansénistes, représentant de l’augustinisme, s’attachent à souligner la misère de l’homme sans Dieu et le néant des œuvres humaines.
  • Les jésuites réagissent en revalorisant la liberté humaine, source de création. En morale, ils privilégient l’examen des cas particuliers au détriment des grands principes et élaborent une casuistique qui a souvent été caricaturée. Leur dynamisme économique et leur évangélisme actif les pousse jusqu’en Chine où, grâce à eux, se produit la première confrontation historique entre pensée chrétienne et pensée chinoise.
Leibniz, philosophe chrétien s’il en est, se souviendra de cette confrontation. Défenseur d’une vision œcuménique très en avance sur son temps, Leibniz est le dernier monument chez qui le christianisme, le rationalisme et l’universalisme sont puissamment solidarisés.

Époque moderne et contemporaine

La fin du xixe et le début du xxe siècle est traversé par plusieurs grands courants philosophiques d’inspiration chrétienne :
Les représentants de ce courant international (Gabriel MarcelLéon ChestovBerdiaeff) et ceux qui se situent dans sa proximité (JaspersSchelerLandsbergMiguel Unamuno, le personnalismed’Emmanuel MounierBuber…) ont en commun une conception dramatique de l’existence humaine, l’importance accordée à la personne humaine, au rapport à autrui, la positivité de l’intersubjectivité dans la constitution de soi, la dénonciation des sources d’aliénation de la personne humaine (objectivisation, collectivisme…).
Certains théologiens ont une approche très critique de la pensée moderne. Ainsi, Henri de Lubacdénonce les idéologies 1, et souhaite revenir aux sources de l’exégèse et de l’herméneutiqueselon les quatre sens de l'Écriture 2. De même le néothomisme critique le modernisme, le matérialisme, le marxisme, etc.
D’autres comme Tillich ont souligné les apports positifs de la sociologie marxiste et considèrent l’existentialisme comme une clef anthropologique indispensable pour comprendre les sources profondes du rapport de l’homme avec Dieu et son besoin de transcendance. En outre, Emmanuel Mounier souligne l’origine chrétienne de l’existentialisme.
On observe aussi un renouvellement dans le domaine de l’éthique avec Paul Ricœur, dans le domaine de l’histoire de la philosophie avec Henri Gouhier et dans celui de la christologie avec Xavier Tilliette, créateur de la christologie philosophique.
En 1998, le pape Jean-Paul II ainsi que le cardinal Ratzinger travaillèrent à une encyclique qui définit les fondements de la philosophie chrétienne, et ses rapports avec la théologie : Fides et ratio. Cette encyclique rappelle la constante nouveauté de la pensée de saint Thomas d'Aquin.